Un « Delphien » à Nancy (1893-1905)
Pierre Jouguet, Paul Perdrizet et Théophile Homolle à Delphes vers 1894-1895 (de g. à dr.).
Après des études classiques brillantes au lycée Michelet (Paris) et à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, où il est reçu premier en 1890, Paul Perdrizet choisit la voie de l'archéologie grecque en rejoignant l'École française d'Athènes en 1893. Il y bénéficie d'un séjour exceptionnel de six ans, pendant lequel il se distingue comme l'un des principaux membres de l'équipe de la « Grande Fouille » du sanctuaire de Delphes. Il multiplie pendant cette période les missions de prospection archéologique et épigraphique : en Macédoine (alors turque) et en Thrace en 1894 et 1899, en Carie en 1895, à Chypre et en Syrie du nord en 1896. Après un premier mais bref retour en France, en 1899-1900, pour occuper une maîtrise de conférence de langue et de littérature grecques à la faculté des lettres de Nancy, il est rappelé pour un an en Grèce par le directeur de l'École française d'Athènes, Théophile Homolle. Réintégré dans son poste à l'université de Nancy en août 1901, il s'attache à y développer l'enseignement de l'archéologie et de l'histoire de l'art en obtenant en 1902 la création de l'Institut d'archéologie classique accompagnant celle d'une gypsothèque universitaire et d'une bibliothèque spécialisée. L'inauguration du musée archéologique universitaire, à l'occasion des fêtes du cinquantenaire des facultés des sciences et des lettres de l'université de Nancy, le 25 novembre 1904, consacre ainsi trois ans de travail. Parallèlement, il poursuit ses missions en Méditerranée orientale : il retourne en Syrie, à Saïda, en 1902, pour le compte de l'Académie des inscriptions et belles lettres, et en Grèce, à Delphes, en 1904, pour préparer la parution du tome V des Fouilles de Delphes (le petit mobilier), qui lui avait été confié par Théophile Homolle.